Chapitre 13

Publié le par Löwely

Heureusement, les pas s'éloignèrent finalement, dans un bruit léger de fin des temps. Bill s'écroula sur le lit, soulagé. Il tentait en général de prendre toutes les situations le plus positivement possibles car il supportait mal la pression, mais là, c'était beaucoup trop pour sa pauvre personne.

Son regard se posa sur ses affaires éparpillées sur le sol, puis sur la corde tendue à travers la pièce et il se mit à fixer la demi-lune qui régnait sur son bout de ciel noir. Elle avait bien de la chance, elle, de n'avoir personne contre qui lutter.

- Pssst !

L'allemand fit un bond, terrifié. Il lui fallut quelques secondes pour reprendre ses esprits. Kirke, Sam et Tom se mirent à danser devant ses yeux. Il les chassa d'un geste et s'approcha de la fenêtre ouverte. Le sol était vraiment beaucoup plus bas... Bill rejeta cette idée loin de son esprit et passa une jambe dans le vide... Il hésita : la chute serait mortelle et il se sentait particulièrement affaibli par le stress et le manque de sommeil.

- Et s’ils ne me voulaient pas de mal ? songea-t-il un instant.

En-dessous de lui, Sam s'agitait. Il craignait de se faire voir et sautait sur place en attendant son compagnon.

Bill se crocha à la corde et bascula dans le vide. Un bref instant de chute suivi d'une violente douleur dans les bras. Il était dans l’air, suspendu à une corde... d'une seule main. Il faillit lâcher prise mais ce retint juste à temps en plaçant ses pieds sur le rebord d'une fenêtre en dessous.

Au sol, le rouquin s'impatientait... Il faisait des gestes insensés tandis que Bill descendait laborieusement le long de la corde, sa tête le lançait violemment et il ferma les yeux un instant.

Surpris par un mouvement imprévu de la corde, il rouvrit les yeux et chercha le rouquin du regard. Ou était-il ? Une nouvelle secousse, plus brutale, lui arracha un cri.

Quelqu'un le remontait ! Kirke !

L'allemand paniqua et se mit à descendre le plus vite possible. Il faisait du sur-place où presque.

- Sam ! Hilfe ! Tom ! Hurla-t-il, terrifié.

- Te fatigue pas, gamine ! Tu vas passer un sale quart d'heure ! vociférait la brute qui le remorquait malgré lui.

Bill s'accrochait désormais à l'extrémité de sa corde, les pieds dans le vide. Il hésita un instant ; il pourrait tout lâcher : il n'était qu'à six mètres du sol, après tout.



En dehors de Sam, une autre personne observait la scène avec un mélange de peur et de soulagement. Abrité dans un van noir, son visage était couvert par un épais manteau noir, et il agitait nerveusement les clefs du véhicule.

- Dummy ! Warum fliehst du so? Es ist zu gefährlich !

L'inconnu regarda l'allemand disparaître par la fenêtre de laquelle il tentait de fuir. Il lâcha les clefs de contact et alla rejoindre l'autre fugitif qui se cachait derrière un fourré.



Sam, le rouquin en question, ne savait pas quoi faire. Il venait de voir son compagnon disparaître par la fenêtre, et son cœur battait la chamade. Il faillit faire une attaque lorsqu'une main se posa sur son épaule.

- Tu as moi appelé ?

L'inconnu dégagea sa tête et dévoila une tête fine, en tout point semblable à celle de son frère, sauf qu'il arborait de longues dreads soigneusement arrangées.


LE ROMAN
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