Chapitre 3

Publié le par Löwely

Bill refit surface, secoué par un bras vigoureux et soigné.

- Bill Kaulitz ? Debout ! Vous allez être en retard ! Dépêchez-vous !

Il entrouvrit les yeux, et referma son œil gauche avec un hurlement. Son corps lui fit comprendre l’état dans lequel il se trouvait.

- Comment allez-vous ? s’inquiéta la voix.

Bill finit par s’habituer à son œil au beurre noir et dévisagea le jeune domestique qui le secouait gentiment.

- Dépêchez-vous, je vous ai amené de quoi manger ! Vous avez une salle tête.

L’allemand se rappela soudain son escapade nocturne, il sauta sur ses pieds, et s’immobilisa en gémissant. L’inconnu le rattrapa vivement et sourit.

- Tout doux, je vais vous aider, si vous le voulez bien.

-Thomas…

Le domestique traîna Bill jusqu’à la salle de bain et lui alluma la douche.

- Lavez-vous ! Je vais voir si je peux vous trouver des vêtements discrets.

Il disparut avec une légère pirouette tandis que le jeune blessé se déshabillait. Bill Kaulitz observa son corps blessé et meurtri, sa peau blanche marquée de lacérations brutales et son œil noir. Il soupira et alluma le jet de douche.


Lorsqu’il émergea de la douche, il vit que Thomas avait disposé dans un coin les vêtements les plus barbants qu’il possédait : un jeans trop large et une chemise masculine à son frère. Il tenta de donner un peu d’allure à sa tignasse, mais ses cheveux se contentaient de pendre de part et d’autre de sa fine frimousse. Sans gel à disposition, il laissa ses cheveux pendre le long de sons visage.


Il sortit finalement de la salle de bain, sa chemise ouverte, ses yeux noisette démaquillés. Il avait l’air d’un ange mis à nu. Thomas laissa échapper un sifflement.

- Sans votre tenue barbare, vous avez un look d’enfer !

Bill frémit. Cela lui rappelait trop de souvenirs gênants. Il détourna les yeux et repensa brusquement à son portable, posé sur la table… Aucun message.

- Tom !? Was machst du ?

Thomas le regardait avec de grands yeux. Visiblement, il ne parlait pas allemand. Et c’était tant mieux. D’un geste rageur, l’androgyne éteignit son portable. Il était tout à fait capable de se débrouiller sans lui. Et il allait le lui prouver !

Son regard se porta sur Thomas. Il n’avait pas des milliers de choix, après tout. Il lui fallait continuer d’avancer et oublier ce fâcheux incident…


Thomas l’emmena à travers l’imposant bâtiment jusqu’à la salle de classe. La classe en question attendait justement devant la porte que le professeur arrive. A son arrivée, le silence se fit et un grand suédois aux trous de nez énormes s’avança bruyamment vers eux.

- C’est Kirke, l’informa Thomas en reculant.

Bill avala de travers en le reconnaissant… Ca allait être sa fête !

Il recula à son tour, heurtant le domestique du même coup. Le contact avec le blondinet lui fait brusquement oublier sa triste situation.

- D… Désolé, Tom !

Thomas ne releva pas l’erreur et aida son nouvel ami à se relever quand Kirke s’interposa. Il repoussa le majordome et se saisit de l’androgyne pour le plaquer contre le mur. Il allait lui administrer une nouvelle raclé lorsque débarqua une femme aigrie, blonde elle aussi, et vêtue d’un complet gris trop serré.

- Kirke ! Voyons, tâche au moins de ne pas trop le détruire, veux-tu !

Sur ces mots acides, elle ouvrit la porte de la classe et s’y engouffra, suivie par tous les élèves qui se glissaient sagement derrière elle, en rang d’oignons. Kirke lâcha sa proie à contrecœur et suivit la vieille femme avec une tête de chien docile. Bill hésitait à les suivre, terrifié, mais Thomas le poussa gentiment vers la porte avec un léger sourire.

- Bonne chance, vieux !

LE ROMAN
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